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Douleurs et Hypnose:

Comment l’hypnose peut être un traitement complémentaire dans la prise en charge de la douleur ?

Ayant souffert de douleurs chroniques durant quelques années avant de me former à l’hypnose, et ayant pu renforcer mes connaissances par un Diplôme Universitaire de Douleur et Hypnose à l’Université de Strasbourg en 2021, je peux aujourd’hui essayer de retranscrire le plus simplement possible ce que j’y ai appris.

En me formant davantage lors de ce DU de Douleurs et Hypnose, j’en ai appris plus sur les mécanismes générateurs de douleurs, et même parfois insoupçonnés, et comment l’hypnose pouvait être une part non négligeable, voir essentielle parfois dans les traitements de la douleur, lorsque les traitements médicamenteux sont insuffisants.

Bons nombres sont ceux qui souffrent de douleurs chroniques que l’hypnose pourrait permettre de soulager.

 «  La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable due à une lésion tissulaire potentielle, ou réelle, ou décrite en les termes d’une telle lésion. ».

Elle ne préjuge ni de la cause, ni du mécanisme, ni de la durée : est une douleur ce que le patient dit être une douleur.

« La douleur est dite chronique lorsqu’elle dure plus de 3 à 6 mois, et lorsqu’elle affecte la personnalité et le rapport au monde du patient. »

 I.A.S.P 1979 (Association internationale pour l’étude de la douleur)

 « Chaque expérience douloureuse est un composite de souvenirs, de sensations présentes et d‘anticipation sur le futur. »

Lorsqu’on nous fait un soin douloureux, ou perçu comme tel dans notre souvenir ( exemple : prise de sang) la douleur sera anticipée avant même la réalisation de l’acte douloureux.

Douleur et Hypnose : Anatomie et physiologie de la douleur.

La douleur est une sensation essentielle à la survie de l’individu. Sans douleur on ne pourrait pas se soustraire au danger immédiat qui a provoqué la douleur.

Si on ne ressent pas la douleur en mettant sa main sur une plaque chaude, il n’y aurait pas de retrait immédiat et la brûlure serait gravissime.

De même, si l’infarctus était non douloureux, les dommages sur le cœur seraient irréversibles.

La douleur est là pour nous alerter afin de pouvoir agir.

Les patients atteints d’une insensibilité congénitale à la douleur ne font pas de vieux os en général.

La mémoire de la douleur est aussi essentielle. Se rappeler que lorsqu’on met sa main sur la porte d’un four chaud, ça brûle, évite les accidents domestiques à répétition.

Lorsqu’on se fait mal, les informations reçues par le cerveau vont à la fois dans les aires sensitives ( message douloureux) et dans les aires qui sont affectées au traitement des émotions, rendant l’expérience désagréable et pénible.

C’est cette expérience qui va faire le lit de la mémoire de la douleur.

L’élaboration du message douloureux ( simplifié).

Élaboration du message.

Si on se fait une entaille, il va y avoir une stimulation des fibres nerveuses périphériques.

Ce sont des neurones spécialisés dans la douleur. Quand il n’y a pas de lésions, ces neurones restent silencieux : on peut appuyer fortement sur un doigt et on va ressentir la pression, mais pas de douleur. Il n’y a pas d’activation.

Relais et modulation au niveau de la moelle épinière.

Au niveau de la moelle épinière, et notamment au niveau du Gate Control, partent d’autres neurones qui vont amener le message vers le thalamus ( centre de la douleur).

C’est en particulier à cette endroit qu’il peut y avoir des modulations.

La mémoire et l’anticipation de la douleur vont mettre en route les contrôles descendants qui seront activateurs de la douleur.

La distraction et l’hypnose vont mettre en route les contrôles descendants qui seront inhibiteurs de la douleur.

Intégration du message au niveau du cerveau pour en faire une expérience désagréable et pénible.

Le message va être envoyé vers les différentes aires du cerveau permettant de localiser la douleur et d’évaluer son intensité, de la reconnaître, de la décrire, de la mémoriser, et d’avoir une réponse motrice adaptée.

Douleur et Hypnose : les caractéristiques de les douleurs chroniques.

La composante sensori-discriminative.

C’est la partie de l’information qui arrive aux aires sensorielles du cerveau. Elle va nous permettre de localiser le siège de la douleur et de la décomposer.

Ainsi, le patient communiquant va pouvoir dire il a mal, quel trajet a la douleur, et si ça pique, ça brûle, ça tire…

L’hypnose va permettre d’agir sur cette composante en modifiant la perception des sensations douloureuses, en les transformant, par exemple en quelque chose de plus acceptable.

Quelqu’un qui souffre d’une migraine par exemple, et qui peut décrire qu’il a la tête comme dans un étau, peut en hypnose, modifier la représentation de cette entrave en une représentation moins perceptible comme un bandeau, et ainsi modifier la perception douloureuse.

 

La composante émotionnelle.

C’est la partie du cerveau qui est dédiée au traitement de l’information douloureuse pour en faire une expérience désagréable.

Plus la douleur est intense et plus cette composante va être importante.

Cette composante va notamment être modulée par l’espoir de guérison du patient.

La douleur chronique empêche le sujet de faire des choses qu’il réalisait très bien avant l’incident déclencheur, et il garde espoir de pouvoir faire les choses comme avant.

L’hypnose, par l’utilisation de métaphores, va permettre au sujet de faire le deuil de l’espoir de guérison, lui permettant ainsi d’entrevoir qu’il peut, peut-être, commencer à faire d’autres choses.

La composante cognitive.

C’est le sens qu’on donne à la douleur.

C’est très difficile pour un patient douloureux chronique d’avoir des douleurs authentiques, réelles, mais pour lesquelles les médecins ne vont pas réussir à identifier la cause.

Quand les examens complémentaires sont normaux, c’est une sentence assez dur pour les patients qui se demandent alors pourquoi ils ont mal ?

Le sujet ayant alors besoin de comprendre et de donner du sens à sa douleur, s’en donnera alors lui même : « mon médecin est incompétent.., c’est à cause des ondes…, c’est à cause de mon patron qui ne veut pas adapter mon poste… »

Certaines douleurs sont acceptées parce qu’elles ont du sens : la douleur des tatouages, piercing, la douleur du sportif…

Comprendre sa douleur permet de mieux l’accepter.

La composante comportementale.

Chaque patient va traduire sa douleur de façon différente selon son éducation, sa culture, ce qu’il a déjà vécu, la civilisation dans laquelle il vit, la période.

Et chacun peut avoir une façon différente d’exprimer une même douleur.

Certains vont rester prostrés en serrant les poings tandis que d’autres vont gesticuler et vociférer.

Et on ne pourra pas évaluer lequel a le plus mal des deux.

Douleurs et Hypnose : Les différents types de douleurs.

Les douleurs par excès de nociception.

Ce sont toutes les douleurs qui ont une origine traumatique entraînant une réaction inflammatoire en cascade qui stimule les voies de la douleur.

Elles peuvent être aiguës ou chroniques.

De façon non exhaustive, ce sont les pathologies inflammatoires, traumatiques, ou post opératoires.

 Quand on se met un coup de marteau sur les doigts, cela provoque une vive douleur avec une sensibilité augmentée pendant quelques jours.

Il est bien rare que ce type de lésion entraîne des douleurs chroniques.

La douleur a du sens et elles sont bien soulagées par les traitements antalgiques classiques.

Les douleurs neuropathiques.

Ce sont des douleurs qui sont secondaires à une lésion ou à une maladie qui affecte le système somatosensoriel : système nerveux central (SNC) ou système nerveux périphérique (SNP).

Parmi ces douleurs, on peut noter :

  • La Sclérose En Plaque : altération du SNC qui entraîne des douleurs neuropathiques.
  • Le Diabète est la première cause mondiale de douleurs neuropathiques périphériques.
  • Le Zona : Douleur post-zostérienne.
  • La sciatique chronique par lésion des racines nerveuses.
  • Les traumatismes :
                • Hernie discale qui va coincer la racine d’un nerf.
                • Lésions nerveuses para-chirurgicales : douleurs induites par les soins.
                • AVP (Accident de la voie publique)

 

  • Les tumeurs :
                • La tumeur peut comprimer les nerfs.
                • L’exérèse de la tumeur peut léser des nerfs.
                • Les radiothérapies sont délétères pour le fonctionnement du SN.
                • Les chimiothérapies sont également agressives pour le SN.

                   

  • L’allodynie : Douleurs dues à une stimulation non douloureuse. Le simple effleurement de la zone peut être douloureux.

     

  • Les douleurs du membre fantôme : L’amputation peut réveiller une douleur antérieure ou maintenir une zone hyper stimulée antérieurement (inscrite dans la mémoire du cerveau) après l’amputation.

 

 

Algorithme des traitements neuropathiques.

Cet algorithme est donné ici à titre indicatif et sans prétention de ma part. Il m’a été enseigné au DU douleurs et hypnose par le Professeur SALVAT Eric, Médecin coordinateur du centre d’évaluation et de traitement de la douleur au CHU de Strasbourg, pour information.

  1. Traitement local si la douleur est localisée.                                                                                                                                                                                                                                        Patch d’anesthésique local ou de capsaïcine apposé sur la zone douloureuse.                                  
  2. Traitement des douleurs généralisées. 
  • Antidépresseurs tricycliques.
  • Antiépileptiques.
  • Antidépresseurs inhibiteurs de la re-capture en sérotonine et noradrénaline.
  • Topalgic®

  • Tens : Neurostimulation Trans Dermique périphérique.

  • Stimulation médullaire.

  • Morphine à haute dose mais à l’ hyperalgésie induite par les morphiniques.

Les douleurs nociplastiques :

Ce sont des hypersensibilisations du Système Nerveux ( SN)

La plupart du temps, on ne retrouve pas la cause, mais elles font souvent suite à un épisode traumatique.

Ces hypersensibilités du SN peuvent être localisées :

  • Sur un organe :
              • Colon irritable.
              • Vessie instable.
              • Poitrine douloureuse
              • douleurs pelviennes et gynécologiques.       
  • Sur tout le corps : Fibromyalgie. La douleur est insupportable et ce sont des patients qui ne supportent pas qu’on les touche.

 

Traitement des douleurs nociplastiques.

Ces douleurs sont extrêmement difficiles à soigner et tout les traitements médicamenteux sont décevants.

  • Kinésithérapie douce ( Balnéothérapie).
  • Remise en mouvement même si c’est douloureux.
  • Suivi psycho thérapeutique : traiter l’épisode traumatique.
  • L’Hypnose permet de diminuer l’anxiété et le stress qui majore la douleur.

 

Douleur et Hypnose : L’aspect psychologique de la douleur.

Le patient douloureux chronique n’est pas prêt à faire le deuil de sa vie antérieure, celle de la vie d’avant.

C’est difficile à entendre.

Le sujet souhaite absolument un traitement à visé antalgique lui permettant de continuer à faire ce qu’il faisait avant.

Progressivement, il va falloir replacer la douleur dans le contexte de l’existence du sujet : familiale, sociale, professionnelle.

« Depuis ma fracture de la jambe, j’ai développé une neuro-algodystrophie »

La plupart du temps, les fracture de la jambe, après un traitement bien conduit et des antalgiques, ne se poursuivent pas par une algodystrophie.

Alors, si une cause (fracture de la jambe) ne provoque pas les mêmes conséquences (guérison douleur chronique), c’est que ce n’est pas une cause mais une circonstance déclenchante.

Dans quelle circonstance cette fracture est-elle intervenue ?

Y a t’ il des processus inconscients rendant cette douleur persistante nécessaire ?

Le sujet trouve t’ il inconsciemment un bénéfice secondaire ?

La douleur masquerait elle un problème sous jacent qui pourra être mis en lumière par l’hypnose et permettre au sujet de trouver les ressources nécessaires pour voir le problème sous un angle différent ?

Sur toute ces douleurs chroniques, l’hypnose fonctionne. L’IRM fonctionnelle l’a démontré.

Une « petite » douleur peut être tellement amplifiée que le sujet essaie de l’éviter et il fabrique un symptôme fonctionnel spectaculaire (boiterie par exemple quand on a un caillou dans sa chaussure).

La douleur est un message pour dire que quelque chose cloche dans la vie.

Si le patient veut que la douleur s’arrête sans que rien ne change, alors il ne faut pas répondre à sa demande. Il faut lui réapprendre à s’adapter et le corps est très bien conçu pour cela.

On pourra donner tous les antalgiques à notre disposition, si la personne ne peut pas renoncer à l’origine de sa douleur (reconnaissance d’un accident professionnel, mi-temps thérapeutique,…) alors il n’y aura pas de soulagement possible.

Les douleurs permanentes entraînent de l’anxiété et du stress. Et les signes de stress sont également perçus comme désagréables.

D’autres troubles vont venir se greffer comme la peur qui conduit à développer des comportements de protections inadaptés avec évitements des activités, repos complet, confinement, et abus d’antalgiques, la colère qui se retourne contre la douleur, les fautifs, les médecins, l’entourage…, la dépression et les troubles du sommeil.

L’hypnose va permettre de déstresser tout ce système qui est en alerte permanente.

 

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